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Mercredi 9 décembre

mercredi 9 décembre 2015, par O.CHOLLET

Journée de la Laïcité

Dans le cadre de la journée de la laïcité, du mercredi 9 décembre, et suite aux évènements du 13 novembre dernier, certains élèves ont commencé à mettre par écrit le fruit de leur réflexion.

Les élèves du niveau troisième ont produit, en groupes, des nouvelles ayant pour objet de travailler un des articles de la charte sur la laïcité.
Les termes soulignés sont ceux que les élèves ont choisi de mettre en évidence dans leur production.
A titre indicatif, elles ont été rédigées courant octobre.

Article 2
La République laïque organise la séparation des religions et de l’État. L’État est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de religion d’Etat.
Article 3
La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public.
Kevin Lot
Cela faisait cent ans que la catastrophe avait eu lieu.
Ce qui restait du monde était contrôlé par un seul homme, Kevin Lot, petit-fils du Sauveur, également fondateur de la croyance en le Sardine Masquée.
Le 1er avril 2238, Kevin réunit ses fidèles au Temple de la Sardine et leur fit le discours :
" Chers sujets,
Inclinez-vous devant votre maître, mon grand-père, il m’a parlé de l’au-delà. La fin est proche, la rébellion va éclater, seuls les êtres les plus obéissants survivront au cataclysme.
Ses propos étaient emplis de colère, mais je lui ai indiqué que nous allions poursuivre et faire disparaître ces infidèles et que nous sauverions le monde, dans un élan de fraternité et d’amour !!"
Une salve d’applaudissements envahit le temple. Dans le même temps, les sirènes d’alarme retentirent à l’extérieur, annonçant l’heure de quartier libre dans la ville.
Le dictateur monta dans sa voiture blindée pour rejoindre son palais. Au passage du véhicule, femmes, enfants, vieillards, malades et valides devaient s’incliner devant le monstre de métal. Personne ne songeait à s’opposer à ce rituel.
Pourtant, ce jour-là, peu avant d’arriver dans la cour du palais, une salve de tirs retentit. Le dictateur activa son micro cérébral et son hurlement fit trembler les murs de la ville :
"Infidèles en vue, tir à volonté !!!!"
A peine eut-il terminé sa phrase que les boulets de canon nucléaire jaillirent. En quelques secondes, le bar où s’étaient réfugiés les rebelles fut pulvérisé, ainsi que les dix quartiers alentour.
Le soir même, Kevin réunit sa garde rapprochée et l’autorisa à éliminer toute personne suspecte, dès l’instant où elle était considérée comme telle.
Rapidement, le sang et les larmes gagnèrent les rues.
Rapidement, les troupes de Kevin commencèrent à s’entretuer, sans que l’on sache vraiment pourquoi, ou plutôt si, excités par l’action, tous voulaient prendre le pouvoir.
Rapidement, Kevin se retrouva seul face aux révolutionnaires. Aveuglés par la haine, ces derniers l’attaquèrent.
Il périt dans d’atroces souffrances.


Pour cet exercice, les élèves mettent en musique un texte rédigé à partir d’un des articles de la charte de la laïcité, le travail est mené en parallèle dans le cours de musique et celui de français.
Article 6
La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix.
Article 9
La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.

Une ombre à la lumière
Celle qui a le droit et celle qui n’a pas le droit
Celles qui ont des libertés et celles qui n’en ont pas
Celles qui tombent amoureuses et celles qui n’ont pas le choix
Celles qui s’instruisent et celles qui restent à la maison

Comme une ombre à la lumière seuls ses yeux apparaissent
Toutes ces silhouettes confondues et les voix masquées
Et quand l’ombre passe les regards se tournent.

L’une peut manger ce qu’elle désire et l’autre ne peut pas
L’une sort avec ses amis et l’autre ne peut pas
L’une fait les magasins, l’autre vole parfois.

Comme une ombre à la lumière seuls ses yeux apparaissent
Toutes ces silhouettes confondues et les voix masquées
Et quand l’ombre passe les regards se tournent.

Que l’on soit
Françaises
Algériennes
Australiennes
Anglaises
Chiliennes
On doit toutes avoir les mêmes droits
Pouvoir passer le permis
Conduire une Ferrari
Ou une Twingo
Se chausser comme on veut
Geox ou Louboutin
Fréquenter ceux qu’on aime
Et surtout
PROFITER DE LA VIE


Article 9
La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.
"Différent"

Samedi soir.
Il fait chaud.
Avec Aurélien et Harry, nous décidons d’aller nous divertir à la Licorne Dansante. Arrivé là-bas, je remarque un groupe qui me dévisage, je n’y fais pas attention. Aurélien et Harry, devant moi, rentrent sans problème. Je m’avance et le physionomiste me repousse. Ne comprenant pas, j’avance encore, mais l’homme ne cède pas. La bande que j’ai aperçue tout à l’heure est là, devant la porte. Ils approchent, ils sont une dizaine. Je recule lentement et l’un d’eux se jette violemment sur moi…
Je m’éveillai, ouvris les yeux, je sentis mon cœur palpiter et je ne reconnus pas l’endroit où je me trouvais. Ma jambe droite était comme paralysée, je ne me rappelais plus rien, je ne savais même pas pourquoi on m’avait amené ici. Quelqu’un frappa à la porte, c’était Harry. Il me précisa que ça faisait déjà trois jours que j’étais là, j’étais inconscient et mes amis s’inquiétaient pour ma santé.
En fin de soirée, je sortis de l’hôpital, ma jambe allait mieux, je pus remarcher difficilement, il me fallait du repos.
Une semaine se passa, je reprenais des forces, Harry et Aurélien me proposèrent de retourner à la Licorne Dansante pour raviver mes souvenirs et me défaire des cauchemars que je faisais depuis le drame.
Nous y sommes, et peu à peu, des images fusent dans ma tête. Je me souviens, j’étais là, deux semaines auparavant, quand cet homme s’était jeté sur moi, je n’avais pas pu me défendre car deux autres m’avaient jeté au sol, et j’avais reçu des coups venant de partout.
Petit à petit, pendant cette éternité, je ne sentis plus la douleur, leur assaut était si fort que mon esprit m’avait quitté.
Tout s’éclaircit lorsque nous fûmes à nouveau sur place : mes amis n’avaient pas subi ces violences car ils étaient « normaux » aux yeux de ces brutes, alors que moi je suis Noir.
Donc « différent ».


Ce poème a été écrit par Kilian au lendemain des attentats du 13 novembre ; il s’inspire du poème anaphorique de Georges Pérec.

Je me souviens d’une tragédie
Pendant ce temps j’étais dans mon lit
Je me souviens du samedi
Où j’ai appris les attentats à Paris
Quand des familles apeurées
N’en pouvaient plus de crier
Quand des fous ont surgi dans les rues
Pour tuer des gens sans défense
Je me souviens il y a dix mois
Ils ont aussi tué Charlie
Je me souviens de tous ces morts
Qui n’ont commis aucun tort
Je me souviens de toute cette haine
Qui a causé tant de peine
Je me souviens de cette souffrance
Je me souviens de cette France.